- Non, non, cela ne va pas....vous ne pouvez décemment pas installer ce meuble ici...regardez moi cette faute de goût. Je me demande vraiment si vos yeux sont grand ouverts....et si c'est le cas et bien il vous faudra en changer.
Monsieur était en train de s'arracher les cheveux sur la décoration de ses appartements. Il avait réquisitionné tout son personnel pour l'occasion et ce dernier supportait les exclamations du prince qui résonnaient, à coup sûr, dans tout Versailles. Toutefois, le jeune homme se moquait éperdument de savoir que des courtisans se trouvant à l'autre bout du château puissent l'entendre, et cela même si le jour venait à peine de se lever. Philippe était un passionné de décoration, et lorsqu'il avait décidé de remanier les ornements d'une pièce du château ou de tout un appartement, plus rien ne le détournait de sa tâche et il oubliait le monde qui l'entourait.
Preuve en est que la matinée allait bientôt s'achever et qu'il ne s'était pas rendu au levé de son frère alors que c'était à lui de lui présenter sa chemise. Louis n'apprécierait certainement pas, mais Philippe ne s'était pas rendu compte qu'il se faisait si tard, et il continuait à faire déplacer ses meubles, enlever ses tapis, en remettre d'autres, à disputer son personnel pour son manque de goût, en bref, il continuait à faire son vacarme assourdissant.
Quand enfin il se rendit compte de l'heure qu'il était, le prince pâlit et s'affala dans un fauteuil. Un de ses mignons vint lui demander ce qu'il lui arrivait, pourquoi semblait-il soudain aller mal. Philippe le regarda d'un air étonné, comme si la raison de son mal être se lisait sur son visage.
- Pourquoi je vais si mal ? Mais mon pauvre ami, vous ne vous rendez pas compte, j'ai raté la cérémonie du lever....Mon frère ne me pardonnera jamais un tel affront.
Son Altesse soupira, comment Louis allait-il réagir ? Philippe avait toujours eu un profond respect et une grande admiration pour son frère, et il craignait ses colères, car lorsque ce dernier avait des griefs contre quelqu'un, il pouvait être très dur. D'une manière générale, Philippe n'aimait pas que son frère soit fâché après lui.
Au lieu de se lever promptement et d'essayer de trouver son frère dans l'immense château, Philippe resta assit dans son fauteuil, il lui semblait que ses jambes ne voulaient plus le porter. Il se prit la tête dans les mains et resta comme cela, attendant la suite des évènements de la journée.
Sujet: Le temps passe vite 
Ven 3 Aoû - 4:34
